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(1) Où sont les hommes ? Au début du mois d'août, à Tokyo, la première épreuve de natation synchronisée de ces Jeux olympiques a eu lieu en duo, suivie de celle par équipes. Avec une particularité: toutes les concurrentes de ce sport sont des femmes. Il en a été de même pour les épreuves de gymnastique rythmique. Si les JO se sont peu à peu ouverts aux femmes, avec l'objectif affiché d'atteindre l'égalité, et si la France a obtenu autant de médailles chez ses messieurs que chez ses dames, certaines disciplines sont toujours exclusivement réservées à un seul sexe.

(2) À l'origine, les femmes n'avaient pas accès aux Jeux olympiques: il faut attendre 1900 pour que des épreuves s'ouvrent à elles. Mais leur participation se limite alors à des disciplines dites << compatibles avec leur féminité », comme le tennis et la natation. Néanmoins, les barrières sautent peu à peu à partir de 1928, les athlètes féminines peuvent concourir en compétition officielle, et leur participation s'accroît d'édition en édition.

(3) S'il n'existe plus aujourd'hui de disciplines formellement interdites aux femmes, certaines épreuves leur sont au contraire exclusivement réservées. La gymnastique rythmique en est l'un des meilleurs exemples. Créé dans les années 1940 en Union soviétique, ce sport voit son histoire s'écrire uniquement au féminin dans le monde de la compétition sportive de haut niveau. Aucun homme ne peut participer à l'épreuve. Selon le Comité international olympique, il s'agit d'une activité esthétisante, donc culturellement considérée comme féminine.

(4) La problématique de la mixité agite également le monde de la lutte. Dans ce sport, les femmes ne pratiquent en compétition que le style libre, et sont absentes de la lutte gréco-romaine¹). Dans la deuxième moitié du 20ème siècle, quand il a fallu faire la promotion de ce sport auprès du public féminin, c'est le style libre qui a été choisi. On disait qu'il nécessitait moins de force et plus de vivacité que la lutte gréco- romaine. Mais aujourd'hui, dans les salles, les filles s'entraînent avec les garçons, pour le gréco-romain comme pour le « libre >>.

(5) Pas suffisant pour pouvoir concourir dans cette épreuve aux JO, bien que la Fédération internationale affiche régulièrement sa volonté en ce sens. Mais ça paraît difficile à mettre en œuvre car il y a déjà un manque de place. L'apparition de la lutte féminine aux Jeux olympiques de 2004 a en effet entraîné la suppression de catégories de poids masculines. La pilule était dure à avaler pour certains. Pour la parité totale, il faudra encore attendre.