Home

AISHA Examentrainer

VWO - FRANS - TV1

Opgave : Tekst 4 Écrire debout

Tekst bij de Opgave

De volgende tekst is een fragment uit een novelle van Michel Tournier. In <<< Écrire debout >>, opgenomen in de bundel <<< Les contes du Medianoche >>, Éditions Gallimard (1989), vertelt de schrijver over zijn bezoek aan de gevangenis van Cléricourt en over het gesprek dat hij daar heeft gevoerd.

Le visiteur pénitentiaire du centre de Cléricourt m'avait prévenu: << Ils ont tous fait de grosses bêtises (...). Mais en dehors de leurs heures d'atelier de menuiserie, ils ont lu certains de vos livres, et ils voudraient en parler avec vous. >>>

J'avais donc rassemblé mon cou- rage et pris la route pour cette descente en enfer. Ce n'était pas la première fois que j'allais en prison. Comme écrivain, bien entendu, et pour m'entretenir avec ces lecteurs particulièrement attentifs, des jeunes détenus. J'avais gardé de ces visites un arrière-goût d'une âpreté insup- portable. Je me souvenais notam- ment d'une splendide journée de juin. Après deux heures d'entretien avec des êtres humains semblables à moi, j'avais repris ma voiture en me disant: << Et maintenant on les reconduit dans leur cellule, et toi tu vas dîner dans ton jardin avec une amie. Pourquoi ? >>>

On me confisqua mes papiers, et j'eus droit en échange à un gros jeton numéroté. On promena un détecteur de métaux sur mes vête- ments. Puis des portes commandées électriquement s'ouvrirent et se refermèrent derrière moi. Je franchis des sas. J'enfilai des couloirs qui sentaient la cire. Je montai des escaliers aux cages tendues de filets <<< pour prévenir les tentatives de suicide », m'expliqua le gardien.

Ils étaient réunis dans la cha- pelle, certains très jeunes en effet. Oui, ils avaient lu certains de mes livres. Ils m'avaient entendu à la radio.

<<< Nous travaillons le bois », me dit l'un d'eux << et nous voudrions savoir comment se fait un livre. » J'évoquai mes recherches préalables, mes voyages, puis les longs mois d'artisanat solitaire à ma table. Un livre, cela se fait comme un meuble, par ajustement patient de pièces et de morceaux. Il y faut du temps et du soin.

<< Oui, mais une table, une chaise, on sait à quoi ça sert. Un écrivain c'est utile ? >>>

Il fallait bien que la question fût posée. Je leur dis que la société est menacée de mort par les forces d'ordre et d'organisation qui pèsent sur elle. Tout pouvoir - politique, policier ou administratif - est conservateur. Si rien ne l'équilibre, il engendrera une société bloquée. (...) Il n'y aura plus rien d'humain, c'est-à- dire d'imprévu, de créatif parmi les hommes. L'écrivain a pour fonction naturelle d'allumer par ses livres des foyers de réflexion, de contestation, de remise en cause de l'ordre établi. Inlassablement il lance des appels à la révolte, des rappels au désordre, parce qu'il n'y a rien d'humain sans création, mais toute création dérange. C'est pourquoi il est si souvent poursuivi et persécuté. Et je citai François Villon, plus souvent en prison qu'en relaxe, Victor Hugo, exilé vingt ans sur son îlot, Soljenitsyne et bien d'autres.

<<< Il faut écrire debout, jamais à genoux. La vie est un travail qu'il faut toujours faire debout », dis-je enfin.

L'un d'eux désigna d'un coup de menton le mince ruban rouge de ma boutonnière.

<< Et ça ? C'est pas de la sou- mission ? >>>

La Légion d'honneur ? Elle récompense, selon moi, un citoyen tranquille, qui paie ses impôts et n'incommode pas ses voisins. Mais mes livres, eux, échappent à toute récompense, comme à toute loi. (...) Je crois qu'un artiste peut accepter pour sa part tous les honneurs, à condition que son œuvre, elle, les refuse.

On se sépara. Ils me promirent de m'écrire. Je n'en croyais rien. Je me trompais. Ils firent mieux. Trois mois plus tard, une camionnette du pénitentiaire de Cléricourt s'arrêtait devant ma maison. On ouvrit les portes arrière et on en sortit un lourd pupitre de chêne massif. (...) II sortait tout frais de l'atelier et sentait bon encore les copeaux et la cire. Un bref message l'accompagnait: << Pour écrire debout. De la part des détenus de Cléricourt. >>>

Vraag 14 (Max. 4 punten)

Geef van elke bewering aan of die overeenkomt met de tekst. Noteer 'wel' of 'niet' achter elk nummer op het antwoordblad.

Jouw Antwoord:

Michel Tournier moest zijn moed bijeenrapen voordat hij een bezoek bracht aan de gevangenis van Cléricourt.

Een eerder bezoek aan een gevangenis had Michel Tournier een naar gevoel bezorgd.

Op het moment dat Michel Tournier de gevangenis betreedt, gaat er een metaaldetector af.

Een van de gevangenen vraagt wat het nut van een schrijver is.

Volgens Michel Tournier is het de taak van de schrijver om de gevestigde orde ter discussie te stellen.

Michel Tournier is er trots op dat hij al meerdere onderscheidingen voor zijn boeken heeft mogen ontvangen.

Enkele maanden na zijn bezoek aan de gevangenis ontving Michel Tournier een brief waarin de gedetineerden hem bedanken voor zijn morele steun.

Snelste AI-hulp Slimste AI-hulp